L’Algérie face au dilemme du double taux de change : entre stabilisation des prix, risques pour le dinar et appel à une réforme monétaire durable.
Le dilemme économique de l’Algérie face au taux de change
L’Algérie, actuellement à un tournant crucial, doit faire face à des défis liés à la gestion de son taux de change. Récemment, l’idée d’instaurer un double taux de change pour stabiliser l’économie a été évoquée. Cependant, cette approche pourrait menacer la stabilité du dinar algérien. Abderahmi Bessaha, un expert international, a exprimé ses préoccupations à ce sujet dans une contribution à El Watan.
Risques associés à un double taux de change
Dans le cas de sa mise en place, un double taux de change scinderait le marché des devises en deux segments : un pour les importations essentielles, et un autre pour les biens non essentiels. Un taux préférentiel de 150 DA pour l’euro serait appliqué aux produits essentiels, tandis qu’un taux proche de 260 DA s’appliquerait aux autres importations.
Bien que ce système vise à stabiliser les prix des produits de première nécessité et à soutenir l’industrie locale, il comporte des risques significatifs. Selon Abderahmi Bessaha, il pourrait nuire à la crédibilité du dinar et compliquer la politique monétaire. En outre, cela pourrait inciter les acteurs économiques à se tourner vers le marché parallèle, déstabilisant davantage la monnaie nationale.
Vers une solution pérenne pour le taux de change
Pour réduire ces risques, certains économistes plaident en faveur d’une unification progressive des taux de change. Cette réforme vise à harmoniser les taux du marché officiel et du marché parallèle en instaurant une politique monétaire transparente et rigoureuse. L’indépendance accrue de la Banque d’Algérie et une gestion proactive centrée sur l’inflation sont également recommandées pour renforcer le dinar et restaurer la stabilité économique.