Cour constitutionnelle : Leila Aslaoui propulsée au sommet du pouvoir judiciaire
C’est une décision qui fait déjà trembler les couloirs du pouvoir. Ce lundi, le président Abdelmadjid Tebboune a tranché : Leila Aslaoui prend la tête de la Cour constitutionnelle. Cette nomination, annoncée par décret présidentiel, replace cette haute juridiction au cœur des enjeux institutionnels du pays.
Magistrate chevronnée, respectée pour sa rigueur et son indépendance, Aslaoui succède à Omar Belhadj, en poste depuis la création de cette institution en 2021. Une passation qui ne doit rien au hasard : dans un climat politique et juridique sous haute tension, chaque geste compte.
Un signal fort : la justice constitutionnelle se féminise et se muscle
Ce choix envoie un message clair : la magistrature féminine n’est plus un tabou au sommet de l’État. Avec Leila Aslaoui, c’est une figure du droit qui s’impose dans un poste-clé, à un moment stratégique pour l’Algérie.
Car la Cour constitutionnelle, depuis la révision constitutionnelle, ne se contente plus de valider des lois. Elle tranche les conflits entre pouvoirs, statue sur les recours électoraux et peut être saisie par des citoyens, une première historique. Tebboune joue ici la carte de la compétence, mais aussi celle de l’image. Il s’inscrit dans une dynamique de modernisation et de respect des équilibres institutionnels… du moins en apparence.
Les défis d’Aslaoui : entre pressions politiques et quête de neutralité
Derrière l’éclat de la nomination se cachent de lourdes responsabilités. Leila Aslaoui devra garantir l’impartialité absolue de la Cour, dans un contexte où chaque décision peut faire basculer l’équilibre des pouvoirs.
Face à une opinion publique exigeante et à des tensions politiques latentes, elle devra arbitrer sans céder, juger sans trembler. Sa nomination est saluée par certains comme une avancée pour l’État de droit, mais reste scrutée avec méfiance par ceux qui doutent encore de l’indépendance réelle des institutions.