MBC suscite l’indignation après avoir qualifié des dirigeants du Hamas et Hezbollah de « terroristes ». Le reportage provoque un boycott et une enquête saoudienne.
Le récent reportage de la chaîne MBC, financée par des capitaux saoudiens, a déclenché une vague de colère sur les réseaux sociaux arabes après avoir qualifié des dirigeants du Hamas et du Hezbollah de « terroristes ». Ce traitement médiatique controversé a provoqué l’indignation de plusieurs mouvements et internautes, menant à des actions immédiates contre la chaîne, tant en Irak qu’en Arabie Saoudite.
Controverse autour du reportage de MBC
La chaîne MBC a provoqué une tempête médiatique en diffusant un reportage qui classe des figures palestiniennes et du Hezbollah parmi les « terroristes ». Ce reportage, réalisé par le bureau irakien de la chaîne, a suscité l’indignation, notamment au sein du mouvement Hamas, qui l’a qualifié de « presse jaune ». En réponse, des groupes pro-iraniens ont attaqué les bureaux de la chaîne à Bagdad, et des appels au boycott ont rapidement émergé sur les réseaux sociaux.
En outre, MBC a associé des dirigeants du Hamas, tels que Yahya Sinouar, tué à Gaza, à des figures notoires du terrorisme international comme Oussama Ben Laden et Qassem Souleimani. Cette approche, jugée sans nuances par de nombreux observateurs, a contribué à l’escalade des tensions, notamment en raison de la complexité du sujet du « terrorisme », souvent perçu différemment selon les contextes politiques et idéologiques.
Réactions et mesures immédiates
Sous la pression des critiques, MBC a décidé de retirer le reportage controversé de sa grille, bien que celui-ci reste consultable sur diverses plateformes en ligne. L’Autorité générale de régulation des médias en Arabie Saoudite a immédiatement ouvert une enquête, jugeant le contenu en contradiction avec les règles de diffusion locales. L’Irak a de son côté réagi fermement en annulant la licence d’exploitation de la chaîne sur son territoire.
Cette affaire intervient alors que l’Arabie Saoudite, sous la direction de Mohamed Bin Salmane, amorce un tournant diplomatique majeur avec l’établissement de relations avec Israël et un rapprochement stratégique avec l’Iran. Ce contexte de changement s’accompagne également d’une volonté affichée par Ryad de rompre avec le wahhabisme, perçu comme l’un des vecteurs du radicalisme et du terrorisme dans le monde arabo-islamique.